mardi 2 janvier 2007

Fiche de Lecture n° 4 : Le réseau des bibliothèques numériques

Présentation de l’article

Titre de l’article : « Le réseau des bibliothèques numériques » Chapitre 5

Auteur : Marie Lebert

Source : Le livre 010101 (1998-2003)


Résumé

La plupart du temps les bibliothèques numériques sont fondées à partir de documents papier numérisés. La numérisation peut être effectuée de deux façons différentes : par mode image ou par mode texte.

La numérisation en mode texte consiste à scanner chaque page du texte puis de vérifier manuellement l’exactitude du texte numérisé et de le corriger en cas de faute. Pour les documents anciens la numérisation se fait ligne par ligne mais la présentation originale du texte n’est pas conservée. La numérisation en mode texte est longue et coûteuse mais elle permet l’indexation, la recherche et l’analyse textuelles. Le projet Gutenberg ou encore la bibliothèque électronique de Lisieux utilisent cette méthode.

La numérisation en mode image consiste à prendre une photographie de la page. Gallica utilise cette méthode mais seulement pour les tables des matières, les sommaires et légendes car si la présentation du texte est intacte, cette solution ne permet pas l’OCR, c’est-à-dire la recherche de mots au sein du texte.

Pour Pierre Schweitzer, le concepteur de Mot@mot, un logiciel de remise en page de fac-similés numériques, les deux modes de numérisation ont leurs avantages et leurs inconvénients, « le choix dépend bien sûr de la nature du fonds à numériser, des moyens et des buts à atteindre ».

Si de plus en plus de bibliothèques pensent à numériser leur ouvrage, le projet Gutenberg, the online books pages et la bibliothèque électronique de Lisieux sont des pionniers en la matière.

Le projet Gutenberg est apparu 1971 alors que Michael Hart décide de convertir des œuvres du domaine public au format électronique pour les mettre gratuitement à la disposition de tous. Le Project Gutenberg est le premier site d’information sur un Internet qui débute véritablement en 1974 et prend son essor en 1983. Lorsque l’utilisation du web se généralise, le Project Gutenberg prend de l’importance et connaît un essor mondial. Au fil des années, des centaines d’œuvres sont numérisées en mode texte de nombreux pays. En 2002, les collections s’accroissent en moyenne de 100 titres par mois. Au printemps 2002, les collections du projet représentent un quart des œuvres du domaine public disponibles sur le web. En octobre 2003, le catalogue comprend 10.000 titres dans plusieurs langues. Le projet Gutenberg souhaite avoir franchi, d’ici 2015, la barre des millions de titres.

Le but de « the Online Book Page » est de répertorier toutes les œuvres numérisées disponibles sur le web. En 2005 et après 10 ans d’existence, le site recense 20 000 textes numérisés.

La bibliothèque électronique de Lisieux voit le jour en juin 1996, sur l’initiative d’Oliver Bogros alors directeur de la médiathèque de Lisieux. En 1999, les 370 ouvrages disponibles en ligne sont des brochures, des œuvres littéraires ou des opuscules documentaires. Les textes sont tapés à la main et lu par le personnel, ce qui explique le choix de textes courts. En 2000, la bibliothèque s’associe avec l’Université de Toronto et lance LexoTor, leur nouvelle base de données qui permet la recherche en ligne ainsi que l’analyse et la comparaison textuelle.

Afin d’informer, d’aider et de créer des sites Internet, les bibliothécaires ont dû évoluer et s’adapter pour devenir des cyberthécaires.

En 1998, Peter Raggett, sous-directeur du centre de documentation et d’information (CDI) de l’OCDE, voit, avec l’expansion d’Internet, la masse d’information devenir de plus en plus importante et le rôle des bibliothécaires évoluer afin d’aider ses utilisateurs à trouver l’information qu’ils recherchent. Et il prévoit les bibliothèques numériques comme un prolongement logique de cette évolution.

En 1999, Bruno Didier, bibliothécaire à l’Institut Pasteur , considère le site Internet l’institut comme indispensable au travail documentaire. Il offre de nouvelles possibilités pour l’accès à l’information mais surtout il est une vitrine vers l’extérieur. Pour les bibliothécaires sont devenus des médiateurs.

En 2000, Bakayoko Bourahima, responsable de la bibliothèque de l’ENSEA (Ecole nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée) d’Abidjan, veut mettre en place un site Internet pour son école afin d’en faire une vitrine et pour offrir plus de services aux étudiants. Dans le même temps, Emmanuel Barthe, documentaliste juridique, met en place une liste de diffusion qui à un rôle de médiateur et de lobbying (selon les autorités publiques).

En 2002, Anissa Rachef, bibliothécaire et professeur à l'Institut français de Londres, utilise Internet pour effectuer les travaux documentaires classiques (recherches bibliographiques, commande de livres, courrier professionnel) mais le plus est la mise en place d’un système d’échange d’ouvrages qui permet d’acheminer des livres vers la bibliothèque ou dès à partir de celle-ci.

Avec l’apparition de plus en plus fréquente de bibliothèques numériques, les bibliothèques traditionnelles ne sont-elles pas en danger ?

Il semblerait que pour les bibliothèques nationales et publiques la question ne se pose pas. En effet, elles restent des bibliothèques qui ont pour but la conservation ces documents et en particulier les ouvrages ou objets anciens. Malgré la numérisation de ses derniers, la conservation physique demeure importante pour le patrimoine et l’histoire.

Cependant pour les bibliothèques spécialisées, où l’information récente est la plus importante, la bibliothèque numérique semble être le moyen le plus efficace pour l’accès aux documents.

Avis

Ce chapitre montre les changements à plusieurs niveaux qu’apportent les bibliothèques numériques. Je trouve intéressant de connaître les projets qui furent des précurseurs et de voir que ses projets existent toujours aujourd’hui.

Ce texte apporte beaucoup de précision sur l’évolution du métier de bibliothécaire et de son adaptation avec l’arrivée d’Internet. Je pense que les bibliothécaires ont su s’adapter et s’approprier les nouveaux outils qui s’offraient à eux.

Autre point intéressant, ce texte met en avant le fait que les bibliothèques traditionnelles/physiques ont toujours un avenir. Les lecteurs ne sont pas encore près à lire des œuvres uniquement sur un écran d’ordinateur et le papier tient toujours une place importante dans la lecture.

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